Le fait que la médecine traditionnelle chinoise utilise depuis 2500 ans les mêmes outils diagnostiques et thérapeutiques, constitue une preuve plus que suffisante de la cohérence de cette médecine, et ne nous incite pas à intégrer des cours de biomédecine ou de pharmacologie occidentale dans notre formation, pour satisfaire aux seules exigences d’une intégration dans le moule social.
Vis-à-vis de l’Occident
En fonction des lois de différents pays, nous laissons à nos étudiants le soin de suivre les éventuels modules de formation complémentaire demandés pour une pratique officielle ou remboursée, et que proposent certaines fédérations comme l’UFPMTC (France) ou l’OPSMTC (Suisse), dont le CEDRE est membre.
L’autre raison de notre choix est que de telles exigences légales laissent sous-entendre qu’il serait impossible de comprendre et pratiquer la médecine traditionnelle chinoise sans notions préalables de médecine occidentale, ce qui est épistémologiquement faux et historiquement aberrant. De l’avis des médecins conventionnels qui ont suivi notre formation, c’est, à contrario, une chaire d’ethnomédecine qui mériterait de voir le jour dans les facultés de médecine occidentale. Le CEDRE est d’ailleurs prêt à collaborer avec toute université qui souhaiterait ajouter une formation complémentaire d’ethnomédecine chinoise à ses programmes.
Vis-à-vis de la Chine
La MTC étant déclarée médecine d’Etat en Chine, il est tentant de rechercher dans ce pays des appuis officiels pour faire reconnaître cette médecine en Occident. Malheureusement, l’Etat en question n’incarne pas, loin s’en faut, les valeurs écologistes et humanistes de sa médecine millénaire. Rappelons aussi que cette médecine fut interdite en Chine même, et n’a été réintroduite dans ce pays qu’au prix de transformations importantes.
Attachés à une tradition millénaire et non à un soutien politique, nous ne recherchons aucune reconnaissance officielle de la part des instances chinoises actuelles. Il faut de toute manière savoir que les diplômes remis (ou plus exactement vendus) par ces instances aux étrangers n’ont aucune valeur officielle et ne permettent pas de pratiquer légalement la médecine chinoise en Europe, pas plus qu’en Chine !
Nous avons par ailleurs choisi d’organiser nos stages cliniques dans un contexte humanitaire, auprès des moines et des réfugiés tibétains en Inde du Nord, plutôt que dans les hôpitaux chinois. Le CEDRE accueille avec plaisir des étudiants issus d’autres écoles pour ses stages de clinicat dans le contexte humanitaire.